Rue du Renard

Question à mille points : combien y a-t-il de pigeons à Paris ? 10.000 (réponse A) ? 100.000 (réponse B) ? Ou un million (réponse C) ?
Si vous avez répondu 100.000, c’est gagné ! Paris compte à peu près un pigeon pour vingt habitants !.
Les services de la mairie ont recensé sept lieux particulièrement peuplés par ces sales volatiles. Vers Beaubourg, dans le seizième arrondissement mais aussi sous les différentes lignes de métro aérien. Tout simplement parce que des gens les nourrissent à ces endroits !
Cela a beau être interdit par le règlement sanitaire et social départemental, il se trouve toujours de « bonnes âmes » pour leur distribuer du pain ou du riz . En 1970, la mairie tentait de réagir en lançant de grandes campagnes de capture et en relâchant les bestioles à 2 ou 300 kilomètres de Paris. Mais les affreux oiseaux ont eu tôt fait de revenir. Dans les années 80, c’est donc vers l’euthanasie que se sont tournées les services vétérinaires. Or, sur intervention personnelle de Brigitte Bardot, Jean Tiberi a pris l’engagement solennel (avant de quitter l’Hôtel de Ville) d’épargner les « rats à plumes ».

Dans les années 90, une campagne de distribution de graines contraceptives a bien été lancée. Mais là encore, l’expérience a tourné court. Le ministère de l’agriculture a notifié à la mairie que la distribution de ces médicaments nécessitait la présence sur place d’un vétérinaire et le ministère de la Santé a mis en lumière le fait que ces contraceptifs n’avaient pas reçu l’autorisation de mise sur le marché.

Depuis lors, tout a été arrêté. Et les bestioles prolifèrent. Sans doute des initiatives individuelles continuent-elles d’être prises ici et là. Le Centre Pompidou, le Sénat ou la SNCF procèdent ainsi à des coups de filets réguliers pour empêcher la prolifération de ces sales oiseaux. Mais à l’Hôtel de Ville, rien n’est fait aujourd’hui pour endiguer l’augmentation de la population pigeons.

Les repoussoirs électriques, et les filets de protection installés ici et là pour éviter que les oiseaux ne souillent de leur fiente les monuments apparaissent dés lors un peu dérisoire pour lutter contre le fléau.
Car les pigeons ne salissent pas seulement les immeubles et les voitures, ils sont aussi porteurs de maladie. Il y a deux ans, l’école vétérinaire d’Alfort réalisait une expertise du risque sanitaire représenté par ces pigeons. Les experts se voulaient rassurants, « les volatiles sont en meilleure santé qu’au début des années 90 », indiquait leur rapport. Il demeure qu’un oiseau sur deux était alors porteur de chlamydia : une bactérie responsable d’affections pulmonaires graves chez les nourrissons et les personnes âgés. Sales bêtes… vraiment !

 
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