Madame Maï - 65 rue Galande

C’est le plus petit restaurant de Paris. Et l’un des plus discret aussi, en dehors de ces "maquis" africains des XIXème et XXème arrondissements (dont nous vous parlerons plus tard).

Quatre tables, une demie douzaine de chaises, le tout dans une pièce de moins de 40 mètres carrés : tel est restaurant de madame Maï, petite vietnamienne débarquée en France un jour d’hiver 1966 (" les premiers que j’ai appris sont : ‘ça caille !’ ", s’amuse-t-elle à répéter).

Un restaurant où l’on se délecte naturellement de Pho (soupe) et de Bœuf Shop Suey (c’est-à-dire accommodé aux légumes) mais aussi, influence chinoise oblige, de canard laqué, de porc caramel et de riz cantonnais. 

Une table honnête, diraient les guides gastronomiques dont la carte traditionnelle ne brille pas tant par l’originalité que par la modestie des prix affichés (aucun plat n’excède 30 F).

Un lieu qui vaut surtout pour son ambiance tranquille: la clientèle de fidèles que la maîtresse de maison appelle par leur prénom forme une sorte de grande famille et le décor évoque davantage les "paladares" cubains que les fausses pagodes des Champs-Elysées. Et pour cause !

Madame Maï habite au dessus de la salle, dans une sorte de réduit aménagé dans le faux plafond.

C’est vers 19 heures qu’il faut venir prendre le thé avant le dîner.

Pénétrer dans cette discrète échoppe, s’asseoir sur la seule banquette (un peu défoncée), le dos tourné à la fenêtre et se laisser aller à la contemplation de la fresque murale en soie peinte qui court autour de la pièce.

Le regard plongé dans ces paysages de rizières, vous oublierez alors Paris, et ferez vagabonder votre esprit doucement tandis que la maîtresse des lieux branche le flash d’info de RFI en vietnamien.

Alors vous vous sentirez si loin, si bien… que vous ne voudrez plus repartir.

 
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