Métro
Sèvres-Babylone
Antonine,
66 ans, joue de la harpe deux à trois fois par semaine dans
le couloir du changement. C’est de Paimpol, en Bretagne qu’elle
débarque tous les mardis pour jouer ses airs traditionnels
(grecs pour la plupart) mais aussi quelques standards internationaux
(comme « El condor pasa »). « C’est formidable
de pouvoir gagner un peu d’argent de sa passion de la musique »,
confie-t-elle entre deux airs. Il y a quelques mois, Antonine
partait en Egypte grâce au produit de sa recette ! Dans
le métro qui s’apprête à partir, John l’Ecossais accorde sa
guitarre sur la sonnerie du métro. « C’est un la, comme
un diapason », émet-il avant d’entonner « Stand
by me ». Sur le quai, une affiche à moitié déchirée volette
dans les courants d’air. On dirait que la belle femme nue,
qui figure en photo, tremble de froid. Mais personne ne le
remarque.
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