"La monnaie, ici, c’était le vin. On gagnait rien mais les primes en liquide ne manquaient pas." André ancien travailleur dans les halles de Bercy

Bercy au XIXème siècle étaient des entrepôts des marchands de vins (d’alcool, de vinaigre et d’huile), la Halle aux vins de la capitale dont les rues et les ruelles portaient les noms de grands crus vinicoles tels que rue de Macon, rue des Sauternes, porte de Bordeaux… Aujourd’hui les deux seules survivances sont cour St Emilion  et rue Pommard. C’est tout.

Un labyrinthe jardinier, un potager d’exposition, un lac à canards, une vigne riquiqui et une cheminée nez-rouge. La place est aux promoteurs immobiliers, aux immeubles pour gens aisées, aux bureaux aseptisés,  .

Les années 70 sont mortes. Ne m’appelez plus « Halle aux vins » loi anti-alcool oblige. Appez-moi "cour St Emilion" car je ne suis plus qu'une station de métro de la ligne 14, ligne aux rames sans conducteur.

"Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers Sur le quai d’où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres Écoutez-moi je suis le gosier de Paris Et je boirai encore s’il me plaît l’univers Écoutez mes chants d’universelle ivrognerie Et la nuit de septembre s’achevait lentement Les feux rouges des ponts s’éteignaient dans la Seine Les étoiles mouraient le jour naissait à peine." Guillaume Apollinaire – Vendémiaire [Alcools]

Patrick Damien